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Doyenné

Synode 2021 – 2023 – Homélie de Monseigneur Blanchet le 16/10

Synode 2021-2023

Pour une Eglise synodale : communion, participation, mission

L’Eglise de Dieu est appelée à se mettre en marche, elle est convoquée pour vivre un synode. Chacun, avec sa différence, son altérité est appelé à cheminer et à contribuer sur les missions de l’Eglise, la manière de travailler ensemble, de se réunir et d’annoncer la Bonne Nouvelle.

Homélie samedi 16 octobre de Monseigneur Blanchet. Ouverture diocésaine du synode sur la synodalité

Dans les textes de ce jour, nous entendons cette parole énigmatique du blasphème contre
l’Esprit Saint comme la seule faute qui ne puisse être pardonnée. Tout simplement parce
qu’elle évacue alors l’artisan même de la réconciliation et de l’unité entre les hommes et avec
Dieu. Sans lui, tout est vain. Cela résonne tellement avec l’avertissement du pape qui ouvrait
le synode en rappelant combien il ne serait rien sans l’Esprit Saint : « Que l’écoute de la
Parole de Dieu oriente le Synode, pour qu’il ne soit pas une « convention » ecclésiale, un
colloque d’études ou un congrès politique, pour qu’il ne soit pas un parlement, mais un
évènement de grâce, un processus de guérison conduit par l’Esprit » ( homélie ouverture)
Cette ouverture de synode nous demande donc au préalable de laisser de coté nos
convictions, nos combats s’ils ne sont portés que par notre seule idée. Et de prononcer
aujourd’hui et demain un profond acte de foi en l’Esprit Saint qui seul,peut tout renouveler, et
nous rassembler. Alors nous pourrons lui remettre nos idées et nos convictions, nécessaires
au débat et au discernement, en lui demandant de nous aider à les purifier et à démêler ce qui
est de Lui.
L’Esprit Saint est en effet le véritable artisan de cette communion, qui inspire en même temps
les uns et les autres, même à distance , en vue de la même œuvre. Nous sommes toujours
surpris lorsque nous en faisons l’expérience. Relire ces moments nous aidera à prononcer
notre confiance aujourd’hui. Si la nature de l’Eglise est synodale, c’est précisément pour cela,
c’est tout simplement parce qu’elle doit se laisser conduire par l’Esprit Saint : « A chacun, en
effet, la manifestation de l’Esprit est donné en vue du bien de tous » 1 Co 12. Sans cette
compréhension, sans cette recherche commune, notre marche ne se fera pas ensemble. Nous
pourrions nous tromper en envisageant des chemins d’unité à la seule manière du monde, qui
n’échappera pas aux jeux de pouvoir. Demeurons vigilants à demander l’Esprit Saint en
chacune de nos rencontres. Il s’agit en effet de renaître avec Lui en faisant l’expérience d’une
Eglise qui « reçoit et vit le don de l’unité »
Certes, nous commençons ce synode avec bien des questions et des préoccupations pour
envisager l’avenir de l’Eglise. L’actualité de la remise du rapport de la CIASE et le trouble qu’il
suscite, invite d’autant plus à donner contribution à ce synode. Mais le faire à la seule écoute
de cet évènement, aussi majeur soit-il, ne serait pas ajusté. Il s’agit de prendre vraiment de la
hauteur et en demander la grâce à l’Esprit Saint. Les transformations viendront par voie de
conséquence si nous entreprenons toutes les réformes nécessaires, y compris celles induites
par la lutte contre les abus, mais nous saurons également écouter celles induites par les
besoins de la mission aujourd’hui.
Regardons donc loin et large pour ce rassemblement. Qui en effet connait les frontières de
l’Eglise convoquée par ce synode, et invitée à lancer cette « marche ensemble » ? qui sait
d’avance ce qu’elle doit devenir ? Nous sommes devant une feuille blanche, à écrire, mais
insérée déjà dans le livre de la Promesse comme nous le rappelle la première lecture et la
promesse faite à Abraham. Forts de cette promesse, nous avons à recevoir l’avenir comme un
héritage que Dieu cherche à léguer à toute l’humanité.
La participation du plus grand nombre est nécessaire : « communion et mission risquent de
rester des termes un peu abstraits si l’on ne cultive pas une pratique ecclésiale qui exprime la
réalité concrète de la synodalité, à chaque étape du chemin et du travail, favorisant
l’implication effective de tous et de chacun» ( pape François). D’où l’importance d’une « vraie
participation ». Personne n’est « loin de l’Eglise ». Cette expression, lorsqu’elle est utilisée,
vient plutôt du fait de notre sentiment à nous de nous tenir loin de cette personne . Le synode
doit nous aider à faire des pas entre nous mais aussi vers les autres pour apprendre d’eux. Si
le pape nous envoie vers les périphéries, ce n’est pas pour devenir un centre hyper puissant
qui aurait la capacité de rejoindre les cercles élargis. Il nous invite à aller aux périphéries pour
apprendre d’elles et leur redonner accès au cœur de l’Eglise. C’est ce qui se passe
actuellement douloureusement avec les personnes victimes des abus dont la parole doit être
entendue. C’est ce qui se passe avec les jeunes générations qui demandent à ce qu’on leur
laisse de l’espace. C’est ce qui se passe avec toute personne de bonne volonté qui espère de
l’Eglise qu’elle puisse porter de façon renouvelée la saveur de l’Evangile au monde.
Pour accueillir ce qui nous semble bon de mettre en œuvre, il faut nous y mettre tous, laïcs,
religieux, diacres, prêtres, évêque, jeunes et anciens. Tous nous avons à prendre la parole et
nous parler. Il s’agira sans doute alors d’aller nous chercher, nous encourager dans cette
parole vraie, élargir nos cercles , nous respecter dans nos points de vue différents. Bref, nous
écouter. Comme nous le suggère le pape François qui ouvre ce synode pour toute l’Eglise
universelle : « Puissions-nous être des pèlerins amoureux de l’Evangile, ouverts aux surprises
de l’Esprit Saint. Ne perdons pas les occasions de grâce de la rencontre, de l’écoute
réciproque, du discernement » ( pape François)
Que le Seigneur nous conduise en ce synode, puisque c’est Lui qui le premier vient solliciter
notre parole commune en réponse à la sienne. Non seulement il nous le demande mais il nous
en donne les moyens par le don de son Esprit. Déjà, au seuil de ce synode, rendons lui grâce
pour ce qu’il nous dira.